Le microbiote intestinal, bien plus qu'un tas de bactéries

Publié le 7 juillet 2024 à 10:45

Anciennement appelé flore, le microbiote désigne l'ensemble des micro-organismes qui peuplent divers organes du corps humain. De la peau au côlon en passant par la bouche et l'intestin grêle, le microbiote présente une populations de bactéries et de virus assez diversifiés chez un même individu, et même d'un individu à un autre. De plus en plus de recherchent et d'études scientifiques démontrent le capital santé qui peut se dégager d'un microbiote sain, et montrent par la même que le microbiote intestinal est impliqué dans des rôles encore insoupçonnés jusque-là dans l'apparition, le maintien et l'évolution de bon nombre de maladies chroniques et neuro-dégénératives. 

 

 

Le microbiote d'un individu commence à se former dès l'accouchement. Bien que l'on pense traditionnellement que le fœtus se développe dans un environnement, le bébé n'entre en contact avec ses premiers germes qui vont constituer son microbiote qu'à la naissance. Ce processus varie selon le type d'accouchement : par voie basse, le bébé est exposé aux bactéries vaginales de la mère, tandis que par césarienne, il est généralement en contact avec la peau de la mère lors des premiers moments de l'allaitement. En gynécologie, il est de plus en plus courant de recommander aux mères ayant accouché par césarienne d'ensemencer via la bouche, le tractus de leur nourrisson avec les microbes vaginaux. Cependant, le microbiote évolue avec l'âge, influencé par l'alimentation et les traitements médicamenteux.

Le précédent article sur l'intestin grêle, mentionnait que le microbiote intestinal colonise la couche de mucus amovible qui tapisse la lumière intestinale. Outre son rôle dans le métabolisme et le maintien de l'intégrité de la barrière intestinale, Des études démontrent de plus en plus que le microbiote intestinal influence l'activité des cellules immunitaires par la sécrétion de cytokines et communique plus étroitement avec les cellules souches intestinales. Les bactéries se fixent sur les récepteurs de l'immunité innée, exprimés à la surface des cellules souches intestinales, au moyen de molécules protéiques appelées ligands bactériens. Étant donné la vitesse à laquelle les cellules intestinales sont dégradées par les médicaments et une mauvaise alimentation, elles se régénèrent rapidement, tous les quatre à cinq jours. De ce qui précède, il ressort que le microbiote intestinal est susceptible d'influencer la capacité de multiplication des cellules souches intestinales. Si les bactéries nuisibles prédominent dans l'écosystème microbien intestinal, cela pourrait entraîner une prolifération de cellules intestinales perdant leur fonction biologique.

La communication bidirectionnelle entre l'intestin et le cerveau via les neurones intestinaux révèle que, lors d'une dysfonction ou d'une détérioration des cellules intestinales, un signal de stress continu est envoyé au cerveau, indiquant un état d'inflammation chronique (comme dans le cas d'un syndrome de l'intestin douloureux), ce qui peut être associé à des troubles mentaux tels que la dépression et l'anxiété. Il est également important de noter que le microbiote peut interagir directement avec notre corps en produisant des neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la dopamine, la noradrénaline et l'acide gamma-aminobutyrique, qui influencent directement la qualité du sommeil, le réveil, la motivation à agir, la vigilance mentale et le niveau de fatigue.

Liens utiles:

https://www.medecinesciences.org/fr/articles/medsci/full_html/2016/11/medsci20163211p983/medsci20163211p983.html

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6882070/#bibr12-0706743719874168

 

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